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Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/80

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VI

À SEPTIMIUS


Septime, ô toi qui me suivrais demain
Jusqu’à Gadès, chez le Cantabre adverse,
Aux Syrtes même, où l’onde bouleverse
          Le rivage africain,

Puisse Tibur, aux argiennes murailles,
À ma vieillesse assurer un abri,
Être mon terme, à moi qu’ont tant meurtri
          Mers, voyages, batailles !

Si les Destins m’en tiennent éloigné,
Du Galésus cher au mouton pellite
Gagnant les bords, j’atteins le sol d’élite
          Où Phalante a régné.

Il me sourit, ce petit coin de terre,
Par-dessus tous : son miel vaut en tout point
Celui d’Hymette ; à Vénafre il n’est point
          D’huile plus salutaire.

Le ciel propice y donne un printemps long,
Un tiède hiver ; puis Bacchus, l’œil paterne,
Y met des ceps, dignes du mont Falerne,
          Sur les coteaux d’Aulon.

Voilà le site et l’heureuse retraite
Faits pour nous deux : là, d’un pleur mérité,
Tu flatteras, sous son marbre écarté,
          Ton ami le poète.