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Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/90

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Sapho se plaignant des vierges de Lesbos ;
Enfin Alcéus qui fait, plus rude spectre,
      Résonner, sous l’or fin de son plectre,
   L’horreur des camps, de l’exil et des flots !

Les Ombres sont là, dans un pieux silence,
Buvant ces accords ; mais leurs cercles pressés
      Aux récits des despotes chassés
   Et des combats vibrent de préférence.

Quoi de surprenant, quand le chien monstrueux
Baisse, à de tels sons, ses oreilles sévères,
      Quand le charme atteint jusqu’aux vipères
   De l’Euménide étreignant les cheveux ?

Que dis-je ? Tantale ainsi que Prométhée,
Émus des doux chants, goûtent quelque loisir ;
      Orion néglige de saisir
   Le lynx timide et l’ours à sa portée.



XIV

À POSTUME


Postume, Postume, hélas ! à flots rapides
S’écoulent nos ans, et notre piété
      Ne saurait nous préserver des rides,
   Des cheveux gris, du trépas indompté :