Aller au contenu

Page:Horace - Odes, Épodes et Chants séculaires, Séguier, 1883.djvu/93

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


XVI

À POMPÉIUS GROSPHUS


C’est le doux repos qu’implore des dieux
Le marin perdu sur l’Égée immense,
Quand avec Phébé se voilent aux cieux
          Les astres de clémence.

C’est lui que la Thrace, au farouche essor,
C’est lui que le Mède, à fière sagette,
Réclame, ô Grosphus ! Nul bijou, nul or,
          Nul pouvoir ne l’achète.

Non, trésor royal, licteur diligent
Ne chassent du cœur les troubles acerbes,
Et les noirs soucis toujours voltigeant
          Sous les lambris superbes.

De peu l’on vit bien, lorsque des aïeux
La salière brille en notre humble table :
Avarice ou peur n’enlève à nos yeux
          Le sommeil délectable.

Ô passants d’un jour, quels plans inouïs
Formez-vous ? Pourquoi cette soif extrême