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Page:Horace - Odes, juxtalinéaire, 1847.djvu/116

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CARMINUM LIBER I.

CARMEN XXXIV.

AD DEORUM CULTUM REDITUS.



ODE XXXIV.

RETOUR AU CULTE DES DIEUX.

Négligent adorateur des dieux, et trop avare de mon encens, je m’égarais dans les voies d’une folle sagesse, mais aujourd’hui je suis forcé de tourner ma voile en arrière et de reprendre la route que j’avais abandonnée ; car Jupiter, qui de ses feux étincelants entr’ouvre souvent les nues, a poussé dans un ciel serein ses chevaux tonnants et son char ailé. Au bruit de sa marche, la masse de la terre, les fleuves errants, le Styx et l’horrible séjour de l’odieux Ténare, et l’Atlas, borne du monde, tout s’ébranle. Oui, ce dieu peut, changeant tout à son gré, nous porter de l’abîme au faîte, éclipser ce qui brille et faire briller ce qui était dans l’obscurité. La Fortune, rapide ravisseur, se précipitant à grand bruit d’ailes, enlève d’ici une couronne et la dépose en riant sur un autre front.