Page:Horace - Odes, traduction Mondot, 1579.djvu/103

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Iunon ayant son cueur ireux,
Et les plus fauoris des cieux,
Pour eux prindrent vne autre terre :
Et de sacrifices cruels,
Couurirent des Dieux les autels,
Au traict d’vn si bruyant tonnerre.

Quelle morte en sa noueauté,
Oincte de si grand’cruauté,
N’en portera le tesmoignage
Aux Medois ? Et de ce meschef,
Qui s’est lancé sur nostre chef,
Ne dira la poignante rage ?

Quel Christal des ondes courant
N’a veu l’Empire se mourant.
Des guerres sentant la trauerse ?
Et prennant les rouges bouillons,
Espanché souz mille esguillons
Ne changera sa vague perse.

Mais quoy ? ma Muse ie ne veux,
Abandonnant ainsi mes ieux,
Plus longtẽps m’abreuuer de larmes,
Chantons des antres aux dessous,
Vn vers plus gracieux, & doux
L’aissant au croc dormir les armes.