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À CRISPE SALVSTE.
Celuy estre heureux qui contemne l’argent.

ODE II.


DAns les cauernes blemissantes,
L’argentin metail ne reluit,
Couurant ses beautés pallissantes,
Dans l’horreur d’vne obscure nuict,
Iusqu’à ce qu’aux sources auant
Nostre soif aille s’abreuuant.

Procul’ qui les siecles esgalle,
Suiuant la liberalité.
Sans qu’aux enfers son nom deuale,
Viura dans l’immortalité,
Tant que le traict des ans courra,
Apres luy, chacun le lou’ra.

Plus riche est celluy qui surmonte
Par abstinence son desir,
Que c’il de qui l’audace dompte,
Tout le monde qui fait gesir
Souz son Empire & son vouloir
S’il peut, pour croistre son pouuoir.