Page:Horace - Odes, traduction Mondot, 1579.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Ou luy rendant sa liberté,
Des Dieux contre la cruauté
T’en donneront la iouissance.

Croy moy, la largesse des cieux,
De ton bon heur trop curieux,
Ne la feit souz sa voûte naistre
L’armant de si constante foy,
Pour aucun autre que pour toy,
Et pour seul t’en faire le maistre.

Ie ne chante d’affection,
Ton amoureuse passion
Ny Philis ta riche conqueste.
Chasse le soupçon de ton cœur,
Puisque des neiges la blancheur
Se vient ia percher sur ma teste.

Qu’il ne faut faire l’amour à
vne pucelle.


ODE V.




DEs ans le ietton, n’a si fort
Le dos pour supporter l’effort
Du ioug de la Cyprine rage,
Trop tost, le toreau laboureur,
De Venus pour suiure l’erreur
Afoiblit son ieune courage.