Page:Horace - Odes, traduction Mondot, 1579.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Cil auoit diamantine
L’ame, & d’vn rocher le cœur,
Qui fut premier le vainqueur
Par rames de la marine.

Quel dard de celle qui coupe
Noz ans, noz iours au milieu
A craint ce grand demi-Dieu
Des monſtres voyant la troupe.

Nager horrible ſur l’onde
Et regardant de ſon œil
Remply & enflé d’orgueil
Les monts la fierté du monde ?

En vain Dieu voulut la terre
Dc l’Ocean ſeparer
Si l’homme choiſit la mer
Et dans ſes vagues s’enſerre.

On ne craint aucun martire
Pour enſuivre vn fol deſir,
Au mal nous prenons plaiſir
Où la volupté nous tire.

Ainſi à la race humaine
Ayant offert le brandon,
Et le feu du Ciel pour don,
Promethé porta ſa peine.