Page:Horace - Odes, traduction Mondot, 1579.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Aprés que ceſte eſtincelle
Fut rauie hors de ſon lieu,
Iupin le plus puiſſant Dieu
Puniſt la troupe nouuelle.

Le Ciel lors ſon ire enuoye
Pour ſe vanger de nos maux
À mille diuers troupeaux
D’ennuys, ils nous miſt en proye.

Et la mort qui ne ſommeille,
Nous guettant, double ſes pas :
Pour nous fermer au treſpas
Son dard cruel elle eſueille.

Quand Dedale voulut fendre
Ce Ciel, d’vn ſuperbe vol,
Comme temeraire & fol
Des Dieux l’ire il peut apprendre.

Le trauail d HercuI’, l’audace
De ſon cœur, print les enfers :
 Rien n’eſt en ceſt vniuers
 Que l’homme mortel ne braſſe.

 L’homme toutes choſes dompte,
 Seul en prenant ſes eſbats
 Par folie, du plus bas
 Au plus hault des cieux il monte.

 Mais quoy ? las ! chetiue poudre
 Nous faiſons par nos mesfaits
 (De nos malheurs les attraits)
 Sur nous s eſlancer la foudre.