Aller au contenu

Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 4.djvu/101

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Tu sais qu'il a pleuré le grand prêtre Onias :

Sur le traître Andronic il vengea son trépas.

Mais superbe et toujours ivre de sa puissance,

Son orgueil ne saurait souffrir de résistance : [405]

Il veut être obéi, quoiqu'il puisse coûter ;

Et le sang à ce prix ne peut l'épouvanter.

C'est par là que j'ai su désarmer sa colère.

Dans l'espoir de mieux vaincre, il devient moins sévère.

Il veut sur Misaël essayer les bienfaits. [410]

Je ne te dirai point ce que je m'en promets :

Mais je tenterai tout...

Céphise

Le roi paraît.

Antigone

Je tremble.

Céphise

Misaël l'accompagne ; ils s'approchent ensemble.


Scène II

Antiochus, Misaël, Antigone, Céphise.
Antiochus

Madame, demeurez ; et jugez aujourd'hui

De ce que ma bonté veut bien faire pour lui. [415]

Chaque jour vous apprend le pouvoir de vos charmes.

Je n'ai pu refuser sa grâce à vos alarmes.

Vous vouliez qu'il vécût : il voit encor le jour ;

Et sa vertu le sauve autant que mon amour.

Oui, mon cher Misaël, tes grâces, ta jeunesse [420]

Ont jeté dans mon coeur la plus vive tendresse ;