Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/126

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Que d’abord je le fais sultan.

Il prend sa place au trône, assemble le divan,
Fait des loix ; déclare la guerre,
De succès en succès soûmet toute la terre,
N’en fait pour lui qu’un peuple et tout mahometan.
Puis pour se délasser, de sultane en sultane
Va promener ses vœux, examine, et le soir,
Tous attraits bien pesés, il jette le mouchoir.
Je n’offre à ses regards que tableaux de l’Albane.
Chaque nuit ma faveur le met
Au paradis de Mahomet.
Problême embarrassant, question épineuse !
Lequel choisir des deux états ?
Une vie est souvent heureuse ou malheureuse
Par les endroits qu’on n’en voit pas.
Ambitieux toûjours en quête
De puissance et d’honneurs, gare le songe noir.
Nous n’envions les grands que faute de sçavoir
Ce qui leur passe par la tête.