Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/131

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et tout autres que nous ne sommes !

Oüi, c’en étoit. Ces bonnes gens
Furent vos peres et vos meres.
Qui croiroit, messieurs leurs enfans,
Que vous vinssiez d’ayeux sincéres ?
De mensonge aujourd’hui vous donnez des leçons ;
Tout se viole et tout se falsifie
Promesses et sermens passent pour des chansons :
Sot qui les tient : fou qui s’y fie.

À nous voir en si mauvais train,
Ce n’est plus l’âge d’or qu’à présent je regrette.
C’en seroit trop. Je ne souhaite
Que de revoir l’âge d’airain.
Environ ce temps-là fleurissoit ma coquette.
Il étoit une rose en un jardin fleuri,
Se piquant de regner entre les fleurs nouvelles.
Papillon aux brillantes aîles,
Digne d’être son favori,
Au lever du soleil lui compte son martyre :
Rose rougit et puis soupire.
Ils n’ont pas comme nous le tems des longs délais ;
Marché fut fait de part et d’autre.
Je suis à vous, dit-il : moi : je suis toute votre ;