Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/132

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Ils se jurent tous deux d’être unis à jamais.
Le papillon content la quitte pour affaire :
Ne revient que sur le midi.
Quoi ! Ce feu soit disant si vif et si sincére,
Lui dit la rose, est déja réfroidi ?
Un siécle s’est passé, (c’étoit trois ou quatre heures)
Sans aucun soin que vous m’ayez rendu.
Je vous ai vû dans ces demeures,
Porter de fleurs en fleurs un amour qui m’est dû.
Ingrat, je vous ai vû baiser la violette,
Entre les fleurs simple grisette,
Qu’à peine on regarde en ces lieux ;
Toute noire qu’elle est, elle a charmé vos yeux.
Vous avez caressé la tulipe insipide,
La jonquille aux pâles couleurs,
La tubéreuse aux malignes odeurs.
Est-ce assez me trahir ? Es-tu content, perfide ?
Le petit-maître papillon
Repliqua sur le même ton.
Il vous sied bien, coquette que vous êtes,
De condamner mes petits tours ;
Je ne fais que ce que vous faites ;
Car j’observois aussi vos volages amours.
Avec quel goût je vous voyois sourire
Au souffle caressant de l’amoureux Zéphire !
Je vous passerois celui-là :
Mais non contente de cela,