Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/256

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LA PAIX

Entre les dieux jadis survint un incident
Les uns vouloient perdre une ville,
Les autres la sauver ; ils s’échauffent la bile ;
Peu de raisons, grand bruit, et couroux imprudent :
On se raille, on s’outrage, et rien ne se décide ;
Déja, l’un l’autre s’excédant,
Pluton branle sa fourche, et Pallas son égide,
Et le dieu des mers son trident.
Quoi, messieurs, dit Jupin ; quoi, pour une autre Troye,
La guerre encor s’éleveroit chez vous ?
Voulez-vous toûjours qu’on vous croye
Des dieux capricieux et fous ?
N’a-t-on pas dit assez de sotises de nous ?
Holà, la paix, dit-il, la paix. Point de nouvelles ;
La paix n’étoit au ciel ; il fallut la chercher.
Va, Mercure, ajuste tes aîles ;
J’ignore où cette paix peut s’être allé cacher ;
Cherche-la vîte et me l’amene.
Mercure part, arrive, et le tout d’une haleine.