Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/299

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LA BALEINE ET L’AMERIQUAIN

Sa majesté dame baleine
Sous son ample épaisseur faisant trembler les mers,
Croisoit la côte amériquaine ;
Elle occupe un arpent de la liquide plaine,
Et ses cris mugissans épouvantent les airs.
Quelle est ma grandeur, disoit-elle !
Les habitans des mers me sont assujettis :
Soit crainte, soit amour, mon peuple m’est fidele ;
Je le mange à mon choix, sans trouver un rebele ;
Je vais de pair avec Thétis.
Contentez-vous, messieurs les hommes
D’oser porter la guerre aux autres animaux.
Si vous êtes leurs rois, apprenez que nous sommes
Vos souverains, vous nos vassaux.
Dame baleine ainsi, de bravade en bravade,
Continuoit sa promenade.
Un céladon amériquain