Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/374

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Et c’est par ce secret que je les unis tous.

Mais, dit justice alors, s’il est quelque ame noire,
Qui trouve l’art en certains cas de frauder la loi,
Quel est son frein ? Son frein ? Sa propre gloire,
Dit intérêt ; car comme roi
J’ai mon ministre honneur, qui gouverne sous moi.
Quel est cet honneur, je vous prie ?
Dit justice, ne brouillons rien.
Vous vetillés, et vous m’entendez bien,
Dit le prétendu roi, cet honneur c’est l’envie
D’être loué, d’être estimé,
Mettez-y, s’il le faut le desir d’être aimé,
Quant à votre philosophie,
Amour du juste, amour de son devoir,
Dans mon empire ils n’ont que voir.
Au bien public qui par moi fructifie,
Tous vos fantômes vains de devoirs, de vertu,
N’ajouteroient pas un fêtu,
C’est donc là tout ? Dit la dame équitable.
Oüi, c’est tout, moi je vous soutiens
Que ce n’est pas assez, qu’avec ces beaux liens
L’homme est encor insociable :
Qu’en un mot, et c’est là le point,
On doit tout redouter de qui ne m’aime point.
Voulez-vous par plaisir faire une expérience ?
Nommez-moi votre bon ami,
Votre meilleur éleve, et le plus affermi ;