Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/72

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Pour mériter un sort pareil,
Qu’une aîle généreuse au haut des cieux vous guide ;
Allez dans un essor rapide,
D’une paupiere ferme affronter le soleil.
Ce discours l’échauffoit ; il essayoit ses aîles ;
Ses yeux encor tremblans se tournoient vers Phoebus.
Lui demander mieux, c’est abus.

Attendez des forces nouvelles.
Il voit bientôt après un aigle au haut des airs,
Presque perdu dans le sein de la nuë ;
Et de qui l’intrépide vûe
De l’œil ardent du jour soutenoit les éclairs.
À cet objet l’aiglon s’anime,
Et se faisant sur l’heure un effort magnanime,
Rival hardi de l’aigle il s’éleve et l’atteint.
Leçon commence, exemple acheve.
Prince, tu vois quel est cet aiglon qui s’éleve :
Devine quel aigle j’ai peint.