Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/76

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LE PERROQUET

Un homme avoit perdu sa femme ;
Il veut avoir un perroquet.
Se console qui peut. Plein de la bonne dame,
Il veut du moins chez lui remplacer son caquet.
Il court chez l’oyselier. Le marchand de ramages,
Bien assorti de chants et de plumages,
Lui fait voir rossignols, sereins, et sansonnets.
Surtout nombre de perroquets.
Le moindre d’entre eux est habile,
Crie, à la cave, et dit son mot ;
L’un fait tous les cris de la ville ;
L’autre veut déjeuner, qu’on fouette Margot.
Tandis que notre homme marchande,
Hésite sur le choix et tout bas se demande,
Lequel vaudra le mieux ? Il en apperçoit un
Qui rêvoit seul, tapi sous une table :
Et toi, dit-il, monsieur l’insociable,
Tu ne dis mot ; crains-tu d’être importun ?
Je n’en pense pas moins, répond en sage bête
Le perroquet. Peste, la bonne tête !
Dit l’acheteur. ça ; qu’en voulez vous ? Tant.
Le voilà. Je suis trop content.
Il croit