Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/85

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Peste du mauvais maître, et que dieu le confonde !
Ami lui dit un bœuf de cervelle profonde,
Le maître à qui le sort a voulu t’asservir,
N’est pas pire qu’un autre. Apprends qu’en ce bas monde
Il vaut mieux plaire que servir.
CHAT ET CHAUVE-SOURIS

Gardons-nous de rien feindre en vain.
La vérité doit naître de la fable.
Qu’est-ce qu’un conte sans dessein ?
Parole oiseuse et punissable.
Mais tout vrai ne plaît pas. Un vrai fade et commun
Est chose inutile à rebattre.
Que sert par un conte importun
De me prouver que deux et deux font quatre ?
Nous devons tous mourir. Je le sçavois sans vous ;
Vous n’apprenez rien à personne.
Je veux un vrai plus fin, reconnoissable à tous,
Et qui cependant nous étonne :
De ce vrai, dont tous les esprits
Ont en eux-mêmes la semence :
Qu’on ne cultive point, et que l’on est surpris