Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/86

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De trouver vrai quand on y pense.
Laissez donc là vos fictions,
Me va répondre un censeur difficile.
Pensez-vous nous donner quelques instructions ?
Non pas à vous ; vous êtes trop habile :
Mais il est des lecteurs d’un étage plus bas ;
Et telle fiction qui ne vous instruit pas,
À leur égard pourroit être instructive.
Il faut que tout le monde vive.
Un chat le plus gourmand qui fut,
N’ayant d’autre ami que son ventre,
Fondit sur un serein, et sans respect du chantre,
L’étrangla net et s’en reput.
Le serein et le chat vivoient sous même maître.
À peine apperçoit-on le meurtre de l’oiseau,
Que l’on jure la mort du traître.
Chacun veut être son bourreau.
L’assassin l’entendit et trembla pour sa peau.
Les vœux sont enfans de la crainte ;
Il en fit un. S’il sort de ce danger,
De la faim la plus rude éprouvât-il l’atteinte,
Il renonce aux oiseaux, n’en veut jamais manger :
En atteste les dieux en leur demandant grace ;
Et comme si c’étoit l’effet de son serment,
Le maître oublia sa menace,
Et se calma dans le moment.
Le rominagrobis échappé de l’orage,