Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/87

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Trouva deux jours après une chauve-souris.
Qu’en fera-t-il ? Son vœu l’avertit d’être sage ;
Son appetit glouton n’est pas du même avis.
Grand combat ! Embarras étrange !
Le chat décide enfin. Tu passeras, ma foi,
Dit-il ; en tant qu’oiseau, je ne veux rien de toi ;
Mais comme souris, je te mange.
Le ciel peut-il s’en fâcher ? Non,
Se répondoit le bon apôtre.
Son casuiste, c’est le nôtre ;
L’intérêt, qui d’un mot se fait une raison.
Ce qu’on se défend sous un nom,
On se le permet sous un autre.
LA RONCE ET LE JARDINIER

La ronce un jour accroche un jardinier :
Un mot, lui dit-elle, de grace ;
Parlons de bonne foi, gros Jean, suis-je à ma place ?
Que ne me traites-tu comme un arbre fruitier ?
Que fais-je ici planté en haye,
Que servir de suisse à ton clos ?
Mets-moi dans ton jardin, et par plaisir essaye
Quel gain t’en reviendra ; je te le promets gros.