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Page:Houdar de La Motte - Œuvres complètes, 1754, tome 9.djvu/91

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LES SACS DES DESTINEES

La fable, à mon avis, est un morceau d’élite,
Quand, outre la moralité
Que d’obligation elle mene à sa suite,
Elle renferme encor mainte autre vérité ;
Le tout, bien entendu, sans blesser l’unité.
Aller au but par un sentier fertile,
Cüeillir, chemin faisant, les fruits avec les fleurs,
C’est le fait d’une muse habile,
Et le choef-d’œuvre des conteurs.
Donnez en promettant : d’une plume élégante,
Moralisez jusqu’au récit.
Heureuse la fable abondante
Qui me dit quelque chose, avant qu’elle ait tout dit !
Loin ces contes glacés, où le rimeur n’étale
Qu’une aride fécondité ;
L’ennui vient avant la morale :
Le lecteur ne veut plus d’un fruit trop acheté.
Ce précepte est fort bon ; soit dit sans vanité.
L’ai-je toûjours suivi ? Je ne m’en flate guère ;
On dit mieux que l’on ne sçait faire.
On n’est