Page:Houde - De cinq à sept, comédie en un acte, Revue Moderne déc 1924.djvu/14

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JACQUELINE :

(qui a surpris ce sourire). Pour quelle raison ! Pour quelle raison ! N’allez pas vous imaginer que je vous aime… Ne croyez pas que toutes les femmes vous aiment ! Je devine votre pensée… Vous vous êtes dit : cette petite sotte m’aime sûrement, elle ne peut pas faire autrement que de m’aimer ! eh ! bien non ! je vous ai défendu parce que cela me plaisait de vous défendre. Mais pour vous aimer, je ne vous aime pas !

FRED :

(triste). Pourquoi faut-il que ce soit vous qui me les disiez ces mots-là ?

JACQUELINE :

Ils vous chagrinent ?

FRED :

Vous voyez… et de qui parlaient ces demoiselles ?

JACQUELINE :

De votre dernière intrigue d’amour.

FRED :

(surpris) De ma dernière intrigue…

JACQUELINE :

Oh ! mes camarades sont des têtes légères… si, si… elles se forment une opinion sur un rien, sur ce qu’elles entendent dire… Si on se fiait sur les on-dits, que d’histoires on raconterait et puis vous, vous êtes libre… Vous êtes un peu… seul, sans parents… sans amie ! Vous ne faites donc souffrir personne. Si vous avez eu des histoires, des à côtés un peu tapageurs, c’est bien votre droit, j’imagine, et cela ne regarde que vous.