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LE MANOIR

D’abord, M. Hocquart, en sa qualité d’intendant, donna des renseignements sur les ressources du Canada. D’après l’état qu’il avait préparé, il y avait 4,600 miliciens dans le gouvernement de Montréal, 1,000 dans celui des Trois-Rivières, et 5,500 dans celui de Québec. La population du pays pouvait être de 55,000 âmes. La production des céréales était estimée à 900,000 minots de blé, 6,000 de maïs, 80,000 de pois, 5,000 d’orge. On comptait à peu près 75,000 animaux, dont 7 à 8 mille chevaux.

Après que M. Chaussegros de Léry, ingénieur civil distingué, le baron de Longueuil, le baron de Bécancour, le major Rigaud de Vaudreuil, et M. Beaucour, commandant de Montréal, eurent donné leur avis, il fut décidé unanimement de fortifier la frontière, surtout à la tête du lac Champlain et sur les bords des grands lacs, où l’on devait réparer les anciens forts et en élever de nouveaux si les moyens le permettaient.

On rédigea aussi une note pour informer la cour des ressources restreintes du pays, surtout en hommes, ainsi que de ses moyens de défense, et demandant des renforts.

Il était passé deux heures après minuit lorsque le conseil se leva. M. Hocquart partait pour se rendre chez le docteur Alavoine lorsque M. Bégon, par ses instances, le força à accepter l’hospitalité chez lui le temps que le gouverneur y passerait. Pour ne pas paraître animé de sentiments équivoques, l’intendant y consentit. Mais si sa personne était présente au château du commandant, sa pensée était ailleurs en ce moment.

Avant de se retirer pour le reste de la nuit, M. de Beauharnais, apercevant le capitaine DuPlessis, se souvint de la requête que ce dernier lui avait présentée et dont il avait promis de s’occuper lors de son voyage aux Trois-Rivières. S’adressant à M. Hocquart :