fédérés, frères, pères et femmes de fédérés, furent traînées dans les prisons avec des outrages et des coups. Le lendemain, les assassinats commencèrent pour ne plus s’arrêter durant de trop longs mois. Un maçon nommé Aubénas et sa femme sont fusillés place de l’Horloge. Un certain Pointu, qui s’acquiert bientôt « une réputation colossale », tue froidement un invalide que l’on conduit en prison. Ce même Pointu somme un marchand de planches, appelé Calvet, de le suivre à la commune. Comme celui-ci répond qu’il n’obéira qu’à un ordre légal, Pointu s’écrie « — Tu raisonnes ! Qu’on s’écarte ; nous allons bien voir ! » et il tire sur Calvet qui tombe blessé. Pointu recharge son fusil et tire une seconde fois. Sa victime respire encore ; il l’achève à coups de sabre. Les assassins varient leurs plaisirs en diversifiant ces supplices. Tantôt ils fusillent, tantôt ils noient dans le Rhône ; par manière de plaisanterie, ils échaudent un boulanger dans son pétrin brûlant. De temps en temps, Pointu et sa bande quittent Avignon pour aller dans les environs « à la chasse aux fédérés ». Ils rayonnent sur la rive droite et sur la rive gauche du Rhône, et partout, à Saint-Rémy, à Entraygues, à Sorgues, au Thor, à Château-Renaud, à Monteux, ils rançonnent, ils pillent, ils brûlent, ils tuent. Giraud, officier
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