de la garde nationale, rivalise avec Pointu et le surpasse. « — J’ai accoutumé mon cheval à courir sur les fédérés, disait-il ; il les sent à une lieue à la ronde. J’en ai tué dix-sept. Mon coup favori est de leur mettre le pistolet dans l’oreille et de leur faire sauter la cervelle. »
C’est dans cette ville qui sentait le sang que Brune entra le 2 août, vers dix heures du matin. Au relais de Saint Andiol, le maréchal avait dû congédier son escorte du 14e chasseurs dont les chevaux étaient harassés. Vaguement informés des troubles d’Avignon, les aides de camp engagèrent Brune à éviter cette ville. On pouvait gagner Orange par un chemin de traverse. Mais le maître de poste, qui ne voulait point que ses chevaux allassent jusqu’à Orange, déclara qu’il fallait passer par Avignon pour y relayer. « — Avec un passeport du marquis de Rivière, dit-il, le maréchal ne court aucun danger. Le