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Page:Houssaye - La Terreur blanche en 1815, paru dans Le Temps, 2, 7 et 9 février 1905.djvu/22

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nom de M. de Rivière est une sauvegarde dans toute la Provence et dans tout le Comtat. »

À Avignon, les deux voitures, une calèche et un cabriolet s’arrêtèrent place de l’Oule, où se trouvait la poste. Le maréchal n’avait plus avec lui que le chef d’escadrons Bourgoin et le capitaine Degand.

Son troisième aide de camp Allard et son secrétaire s’étaient dirigés droit sur Orange par la traverse avec les chevaux de main. Pendant qu’on relayait, Brune resta dans la calèche ; mais à travers la portière, on aperçut le chapeau de maréchal de France qu’il avait eu l’idée bizarre de conserver pour coiffure tout en revêtant un habit bourgeois. Il fut reconnu. En un instant, le bruit se répandit que le maréchal Brune était à Avignon. Un jeune officier de la garde nationale, Casimir Verger, fils du procureur du roi, faisait fonction de capitaine de police. Il crut devoir avertir le major Lambot. Très vain du titre et des pouvoirs de gouverneur militaire que lui avait délégués Rivière, à lui simple chef d’escadrons de gendarmerie, Lambot voulut faire montre de son autorité. Il dit que le maréchal Brune « était un personnage trop important pour qu’il ne visât pas ses passeports » et ordonna à Verger de suspendre