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Page:Houssaye - La Terreur blanche en 1815, paru dans Le Temps, 2, 7 et 9 février 1905.djvu/29

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parce que je le sais que je vous dis cela ! » « — Taisez-vous, taisez-vous ! » « — Tais-toi toi-même, le moment approche où tu vas recevoir la peine due à tes crimes. » Brune laissa ce misérable et s’assit à une table où il commença une lettre pour sa femme.

Comme l’avait dit Soulier, « le moment approchait ». Un portefaix, Guindon, dit Roquefort, le taffetassier Farges, chasseur de la garde nationale, et trois ou quatre individus de même espèce étant passés du toit de la maison mitoyenne sur celui de l’hôtel, avaient pénétré par une lucarne dans un grenier ; de là, ils descendirent dans le corridor du premier étage. Sur la place, les cris de mort redoublaient. Un homme se pencha au balcon et dit : « — Il écrit. » Un autre, portant la main à sa bouche et faisant le simulacre de manger, cria : « — Pas maï ! (Pas plus !) »

Quelques minutes s’écoulent encore. Sur un signe de Guindon, ses compagnons pénètrent avec lui dans la chambre de Brune en vociférant : « — À mort ! à mort ! » Le maréchal se lève et fait face. Farges lui tire un coup de pistolet ; la balle érafle le front de Brune et va se loger dans le plafond. « — Maladroit ! dit Brune, de si près ! » Farges appuie son second pistolet sur la poitrine du maréchal et presse la gâchette,