du matin, cet officier dit que « ses troupes ne voulaient pas entendre raison, qu’elles insistaient pour qu’on mît bas les armes ». « — Je donne ma parole d’honneur, ajouta-t-il, que je ferai écarter mes troupes et que celles de la ligne défileront en sortant du quartier sous l’escorte de la gendarmerie. » Maulmont aurait dû se défier de l’autorité et, partant, de la parole d’un chef qui en était réduit à soumettre à ses soldats les clauses d’une capitulation. Il céda, crut-il, par un sentiment d’humanité « pour éviter une lutte fratricide » ; en réalité, par un manque d’énergie et par misère d’âme. Il persuada à ses soldats que l’on n’avait nul dessein de les humilier puisque les officiers conserveraient leur sabre. Quant au danger pouvant résulter du désarmement, ces braves gens ne le soupçonnaient même pas. Leur général aurait dû y penser pour eux.
De grand matin, les soldats, leurs fusils laissés brisés dans les chambres et dans les cours, sortirent de la caserne. Ils marchaient par le flanc, sous l’escorte de quelques gendarmes à cheval. La place était à peu près déserte mais en s’engageant par les rues, ils trouvèrent une foule de miquelets et de gardes nationaux. Des miquelets arrêtèrent un sous-officier, sous prétexte qu’il n’avait pas le droit d’emporter son sabre. Ce fut comme un signal. Les royalistes firent