Page:Houssaye - La Terreur blanche en 1815, paru dans Le Temps, 2, 7 et 9 février 1905.djvu/40

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de ces volontaires avaient la veste sur l’épaule, les manches de la chemise retroussées, un pistolet passé à la ceinture de cuir et, à la main, un sabre ou une baïonnette emmanchée au bout d’un bâton ; des cavaliers étaient vêtus d’habits bleus de gendarmes ou de vestes vertes de chasseurs, selon qu’ils avaient dépouillé gendarmes ou chasseurs. D’autres, tout en guenilles, montaient à poil des chevaux de charrue. Au contact de ces hommes qui ardaient pour le pillage et pour le meurtre, la population nîmoise s’enflamma. Les miquelets et la populace commencèrent par se ruer sur le café de l’Île-d’Elbe qu’ils dévastèrent de fond en comble. Vingt autres maisons furent pillées et saccagées. Trois hommes furent égorgés. Des tricoteuses royalistes, assistées de compagnons dignes d’elles terrassèrent dans les rues des femmes protestantes et les fouettèrent, jupes relevées, avec des battoirs garnis de pointes de clous. Ces furies appelaient cet instrument, où les clous étaient disposés en figure de fleurs de lys : le battoir royal.

Le lendemain, on se borna à quelques pillages et à des extorsions en règle. Il y avait ces dialogues : « — Monsieur, votre fusil ? — Le voici. — Votre uniforme, votre équipement ? — Les voici. — Maintenant, il nous faudrait un peu d’argent. » Les demandes variaient entre 100 francs