et 1,000 francs, et la mine patibulaire des quémandeurs obligeait à ne rien refuser. Le cri de ces gens était : « Vive le roi ! » et leur mot d’ordre : « Faisons-nous justice, puisqu’on ne nous la fait pas. Servons le roi malgré lui-même. »
Après un jour de repos, ces trop zélés serviteurs du roi reprirent dans la ville et les environs leur œuvre de justice expéditive. Le 20 juillet, ils coupèrent les oreilles à un protestant nommé Trubert et brûlèrent vif dans un pailler un malheureux garçon de ferme. Le 21, ils tuèrent quatre hommes ; le 22, un ; le 23, un ; le 24, deux ; le 25, cinq ; le 27, un. Le 1er août, il y eut recrudescence : quinze hommes furent assassinés. Le 19, en manière d’intimidation, car c’était la veille des élections, l’on massacra huit hommes et deux femmes ; celles-ci hachées à coups de sabre. Jusqu’à la fin d’octobre, chaque semaine ajouta de nouveaux noms à ce nécrologe sanglant. « Les protestants se trouvent sous le couteau », écrit le commandant Rousseau. « On a mis le peuple dans le sang jusqu’aux genoux », écrit le général Dufresse. Mais dans un rapport au ministre de la guerre, le général de Barre concluait philosophiquement : « Les gens immolés par les rues sont des bonapartistes et des révolutionnaires. Le