Page:Houssaye - La Terreur blanche en 1815, paru dans Le Temps, 2, 7 et 9 février 1905.djvu/50

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chaque coup, s’enivrant de carnage. Quand ils crurent Ramel mort, ils laissèrent ce pauvre corps lacéré et sanglant. Le lit était rouge comme l’étal d’un boucher ; Ramel avait le nez à demi tranché, l’os frontal brisé, les deux bras fracturés à dix endroits ; le petit doigt de la main droite ne tenait plus qu’a un lambeau de peau ; un œil sortait de l’orbite. Il vécut jusqu’au lendemain. Interrogé dans son agonie par le juge de paix, il refusa de donner le signalement de ses bourreaux. « — Je leur pardonne », murmura-t-il. C’était pousser outre nature la vertu de miséricorde.

henry houssaye.