Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/162

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poésie des panthéistes, celle qui fleurit sur les lèvres de Violante, maîtresse du Titien, comme sur les pampres joyeux du Pausilippe.

Il n’y a pas seulement deux écoles aujourd’hui : l’école de la pensée et l’école de la forme ; il y en a vingt. Par exemple, n’oublions pas celle des grammairiens de l’Université, éplucheurs d’ivraie, qui commencent, les aveugles qu’ils sont, par arracher le bon grain. Aussi vous verrez quelles gerbes ils recueilleront ! Reconnaissons que l’art a sa grammaire comme il a sa poésie ; mais à force de grammaire on devient — praticien.

Il y a les fantaisistes, heureux esprits qui voyagent dans le bleu, gais, rêveurs, dédaignant les biens de ce monde, qui ne demandent à cueillir, en passant le long des blés mûrs, que le bluet dont les jeunes filles se font des couronnes. Fantaisie ! fantaisie ! disions-nous alors, muse des jeunes et des insouciants, écolière fuyant l’école et s’attardant jusqu’au soir sous la fraîche ramée, pour