Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/255

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sept Valses, depuis ses Symphonies jusqu’au Lamento composé expressément pour sa fin qu’il pressentait, c’est toujours en général sur le mode mineur que son génie s’exalte dans les suprêmes tristesses, ou dans les plus passionnées étreintes. Sa phrase large et déchirante semble s’attaquer aux fibres mêmes du cœur de l’homme pour les faire résonner sous les frissons de la douleur, sous les angoisses suprêmes du doute, sous les majestueuses suppliances que l’âme adresserait au Créateur impassible, dans une heure de terrifiant désespoir. Je ne sais rien de plus poignant que le dessin initial mélodique de ces sept Valses placées de par sa volonté les unes à la suite des autres, pour être jouées en même temps, et qui m’ont toujours produit l’effet de sept encensoirs funèbres exhalant des parfums étranges dans un sanctuaire de mystérieuse désolation.

Quant à son Lamento, qui donc a jamais pu l’entendre sans qu’un frisson le secouât de