Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/280

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leusement représenté l’envolement de ces deux archi-déesses !

On aura beau faire des miracles à l’Opéra, retrouvera-t-on ces deux reines de la danse ! Camille Roqueplan les peignait pour son frère Nestor, qui fut le plus charmant et le plus paradoxal des directeurs de l’Opéra. Il me donna ces deux chefs-d’œuvre en me disant :

— Tu vois ces deux panneaux, je les consacrais à mon cercueil, car je voulais être bien reçu pour aller dans l’autre monde ; mais, tout bien considéré, je trouve Essler et Taglioni beaucoup trop diaboliques pour m’accompagner là-haut. Je te les donne, j’irai les voir dans ta galerie.

Une autre figure digne de survivre ce que survivent les danseuses, c’est Carlotta Grisi, qui fit tourner la tête à mon cher Théophile Gautier. Mais il tourna bientôt la tête de l’autre côté pour Ernesta Grisi, la sœur de Carlotta, qui bénit cet hyménée de la main gauche, plus sérieux que tant de mariages de la main