Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/318

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» Elle est bornée, au Nord, par la Sibérie désolée du lendemain ; à l’Est, par l’Angleterre des mesquineries du pot-au-feu matrimonial ; à l’Ouest, par la France, éternellement avide de choses nouvelles ; au Sud, par la Terre-de-Feu des dévouements héroïques, des abnégations sublimes et de toutes les amours. Quoique ce pays ait été, depuis sa création, parcouru par des milliers de voyageurs, et qu’on puisse même ajouter qu’il n’existe pas un homme qui n’y ait fait un voyage, malgré cela, il est presque inconnu et le sera probablement toujours. On a, tour à tour, répandu les versions les plus étranges et les plus contradictoires sur les produits de son sol, les fleuves qui le traversent et les vents de son ciel.

» La végétation de ce pays a toute la luxuriance des terres les plus fécondes ; toutes les plantes de la création, depuis le blé qui nourrit jusqu’à la ciguë qui empoisonne, depuis la violette qui parfume l’âme et les sens jusqu’à