Page:Houssaye - Souvenirs de jeunesse, 1830-1850.djvu/319

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la belladone qui rend fou, depuis le baobab qui couvre un peuple jusqu’au wergissmeinnicht qui couvre un brin d’herbe, depuis le lierre qui défend jusqu’au chardon qui déchire, toutes les fleurs du bon Dieu et toutes les épines de Satan y épanouissent à l’aise leur sourire et leur grimace. Cette végétation change à chaque saison, mais elle conserve toujours le même degré de force et d’indestructibilité. Le pays de la femme est sujet à de continuelles variations de température.

» Son soleil, comme tous les soleils humains, est tour à tour lumineux ou assombri par les nuages. Il est sujet à des éclipses produites par l’interposition entre la terre et lui du nuage de la pudeur. Mais, à peine ces éclipses ont-elles élevé leurs brouillards, que l’ouragan du désir passe à travers les nues amoncelées et dégage d’un seul coup d’aile le disque éblouissant du soleil embrasé.

» La lune de ce pays s’appelle la coquette-