Page:Hu, Feer - Dhammapada et Sutra.djvu/129

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te plongent point pour longtemps dans la douleur.

249 Les hommes donnent en raison de leur foi, en raison de leurs bonnes dispositions. Aussi celui qui s’irrite à propos de ce qui est donné à boire et à manger aux autres, — celui-là n’arrive au recueillement ni le jour, ni la nuit.

250 Celui chez lequel tout cela a été complètement détruit, radicalement extirpé, — celui-là arrive au recueillement, soit le jour, soit la nuit.

251 Il n’est point de feu comparable à la passion, de prison comparable à la haine, de filet comparable à l’agitation de l’esprit, de torrent comparable à la convoitise.

252 Facile à voir est la faute d’autrui, difficile à voir la sienne propre[1]. Les fautes d’autrui, on les fait ressortir le plus qu’on peut ; les siennes propres, en revanche, on les dissimule comme le tricheur dissimule le kali[2] à son partenaire.

253 Celui qui n’a d’yeux que pour les fautes d’autrui, qui est enclin sans relâche à les faire ressortir, — celui-là, sa concupiscence croît toujours, loin de toucher à sa fin.

  1. Quid autem vides festucam in oculo fratris tui ; et trabem in oculo tuo non vides ? (Matt. VIII, 3.)
  2. Le kali, le mauvais coup, le coup qui fait perdre. Est-ce le même que les Romains appelaient « canis » (le double as) ? Cf. Suétone, Aug. LXI. Properce, IV, viii.