Page:Hu, Feer - Dhammapada et Sutra.djvu/42

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sique et morale, où l’on ne désire plus rien, pas même le salut, où l’on ne craint plus rien, pas même la damnation, qu’il fit, en vrai quiétiste, résider l’idéal de la vie religieuse[1].

Un pareil désintéressement de toutes choses conduit tout droit à la plus cynique indifférence morale. La possibilité de tirer cette conclusion extrême des prémisses posées par eux n’échappe point, d’ordinaire, aux chefs d’écoles quiétistes. Mais ils se flattent toujours de corriger, à force de rigorisme dans les mœurs, ce qu’il y a de trop lâche chez eux dans les idées. Ne voit-on pas, à chaque instant, des hommes valoir mieux que leurs doctrines ?

Buddha, imprudent comme tous les Indiens, ne soupçonna même point l’abus

  1. « L’homme pieux, dit la Baghavad-Gîta, s’abstient dans cette vie aussi bien des bonnes que des mauvaises actions. ».

    « Vouloir faire une action, dit Molinos, même une bonne, c’est offenser Dieu qui veut être seul agent. » Etc., etc.