Page:Hu, Feer - Dhammapada et Sutra.djvu/46

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ception que par l’habileté de la mise en œuvre. Les brâhmanes avaient fait pénétrer l’ascétisme si avant dans les habitudes et dans les goûts de l’Inde, qu’il lui suffit de peser sur ce levier pour la soulever. Toutes les castes furent ébranlées du coup, toutes appelées à partager fraternellement ce qui avait été jusque-là l’apanage envié d’une seule, toutes autorisées à ceindre, sans plus de préparation qu’un peu de bonne volonté, l’auréole de sainteté et de science que les brâhmanes devaient à de longs siècles d’austères labeurs ! Les portes ainsi grandes ouvertes, avec quelle fureur ne se rua-t-on pas dans la vie religieuse, jaloux qu’on était, hommes et femmes, Bhixus[1] et Bhixunîs, d’imiter les mortifications du maître, et surtout de prendre une éclatante revanche du passé !

Rien n’avait été négligé d’ailleurs par Buddha de ce qui pouvait relever aux

  1. Bhixu, mendiant. Bhixunî, religieuse mendiante.