La rédaction sanscrite des Livres Saints a été adoptée par les buddhistes du nord, c’est-à-dire qu’elle passa successivement, avec la foi nouvelle, du Magadha au Népâl, du Népâl au Thibet, du Thibet en Mongolie et en Chine. Les buddhistes du sud ont conservé intacte la rédaction pâlie apportée à Ceylan vers le iiie siècle avant notre ère par Mahinda, fils d’Açôka et petit-fils de C’andragupta, le Sandracottus contemporain d’Alexandre. Mahinda s’était mis en route après le concile tenu par son père à Pataliputra. Il savait par cœur, dit-on, tout le Tripitaka ; et pendant son séjour à Ceylan, il en traduisit une partie en cinghalais. Vers le ve siècle de notre ère, un brâhmane converti, dont nous ne connaissons que le surnom — Buddhaghôsha — venu, comme Mahinda, du Magadha, retraduisit en pâli les versions cinghalaises de son prédécesseur, dont les originaux s’étaient perdus. Il semble que les textes restèrent à l’abri de ces modifications successives, les com-