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CHAPITRE SIXIÈME

Baie-de-la-Trinité — Îlets-Caribou


Baie de la Trinité. — Îlets-Caribou. — Un mot d’histoire. — Ni moutons, ni chats. — La pêche. — Revenu annuel d’un habitant des Îlets-Caribou. — Bénédiction de la Sainte-Anne. — Parcourir douze milles à pied, ce n’est pas la mer à boire. — Découverte d’un « serpent de mer » inédit. — Récit de M. P.-Z. Comeau. — Tant que l’on n’aura pas empaillé un serpent de mer… — Vains efforts pour quitter les Îlets-Caribou. — On visite les rets à saumon. — Crapaud de mer, poule de mer, concombre de mer. — Inauguration de la Sainte-Anne.


La rivière Trinité, qui se jette dans la baie de même nom, est louée pour la pêche au saumon. On n’y prend guère plus chaque année qu’une soixantaine de pièces, dont les plus grosses atteignent le poids de vingt-sept livres.

Dans le fleuve, on pêche le saumon au filet et on le vend à l’état frais. La morue et le hareng s’y trouvent aussi, et la pêche que l’on en fait donne de bons revenus. On sale ces poissons pour les divers marchés de la Province.

À cette baie de la Trinité, nous descendons chez la famille Francis Poulin. Nous sommes cordialement accueillis. La demeure est parfaitement montée, comme une maison de ville. Madame Poulin est une Anglaise tout fait canadianisée, et qui sait faire les honneurs de sa maison. — Le dîner était à peine fini, qu’il fallut nous rembarquer presque aussitôt, afin de profiter du bon vent qui soufflait. Quand on a toujours à son service les bateaux à vapeur ou les chemins de fer, on s’occupe