ordinairement nommée Côte Nord. Mais j’ai cru préférable de comprendre sous la même dénomination un territoire qui présente, dans toute son étendue, des conditions à peu près identiques d’aspect, de climat, de population et d’industrie. Ce n’est d’ailleurs que revenir à l’usage d’autrefois et même d’une époque assez rapprochée, puisqu’il n’y a pas encore si longtemps que, de par la volonté de nos vainqueurs, tout le Labrador, qui comprenait alors la côte nord du bas Saint-Laurent à partir de la rivière Saint-Jean, faisait partie de la province de Terre-Neuve.
On trouvera sans doute dans ce volume bien d’autres sujets de critique ou de blâme, dont j’aurais beaucoup plus de peine à me justifier !
Toutefois, combien je m’estimerais heureux, si ce livre, malgré ses imperfections, assurait à nos pêcheurs du Labrador l’intérêt et les sympathies de ceux qui peuvent leur venir en aide de quelque façon ; s’il portait mes compatriotes à aimer de plus en plus cette belle province de Québec, pourvue de tant de ressources précieuses et dont l’avenir est si plein de promesses ; s’il accroissait la gratitude que nous devons éprouver pour une Providence qui, non seulement nous a faits catholiques et Français, mais encore a bien voulu nous réserver une part si avantageuse, lorsqu’Elle a divisé l’univers entre les diverses nations qui l’habitent !
Chicoutimi, 23 juillet 1897.