majestueusement du bassin Louise, et que nous prenons la haute mer, c’est-à-dire que nous nous mettons à traverser le port de Québec, qui attend toujours, avec le plus persévérant des espoirs, le retour des flottes d’autrefois…
Le capitaine O.-C. Bernier, qui commande l’Otter, est le plus complaisant de tous les capitaines présents, futurs, passés. Cet homme encore jeune a eu l’avantage de traverser quatorze lois la ligne équatoriale ; il n’est aucun port de l’Amérique septentrionale et de l’Amérique méridionale qu’il n’ait visité. C’est assez pour être classé parmi les loups de mer. Disons toutefois, pour accommoder les choses et rassurer les âmes timides, que c’est un loup fort bien apprivoisé.
Il a pour le seconder un équipage de braves gens, une vingtaine d’hommes à peu près, qui chaque printemps arrivent des quatre points cardinaux pour faire la manœuvre du bord, service qui n’est pas toujours la besogne la plus aisée et la plus agréable du monde, surtout l’automne, où il est incomparablement