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LABRADOR ET ANTICOSTI

entre ses mains. Quant aux ressources de la mer, il ne paraît pas qu’elle s’en occupât beaucoup, à l’exception toutefois de la pêche au saumon, que les gens de la Compagnie pratiquaient dans les rivières. C’était le beau temps, alors, pour la pêche au saumon ! Car, dans toutes les rivières de la Côte, ce poisson était d’une abondance que l’on ne saurait plus imaginer. N’insistons pas, pour ne pas allumer d’inutiles regrets dans le cœur des sportsmen de l’époque actuelle !


LE PÈRE BABEL (vers 1864)
Les Oblats chargés des missions de tout ce territoire, avaient leur résidence aux Escoumins. Dès 1851, le P. Babel vint y rejoindre le P. Arnaud, et reçut en partage la desserte du pays situé en bas des Escoumins. Ce missionnaire, qui venait alors d’être ordonné prêtre, est encore, lui aussi, attaché aux missions de la Côte Nord. Il en sait long sur la géographie du Labrador, qu’il a parcouru en tous sens depuis bientôt cinquante années. Un demi-siècle dans les missions ! Qu’il y a de travaux, de privations, de fatigues et de mérites dans une telle vie ! Il ne manque pas de gens qui ont fait beaucoup de tapage dans le monde, et dont la vie paraît bien pauvre auprès d’une pareille carrière.

Au moment de notre séjour à Betsiamis, le P. Babel était allé donner la mission aux Montagnais de la Pointe-Bleue, Lac Saint-Jean. Je n’ai donc pu faire sa connaissance. Cela ne m’empêchera pourtant pas de lui consacrer ici une courte notice biographique ; car il n’est pas essentiel d’avoir connu les gens dont on écrit l’histoire.

Voilà donc encore un homme que l’on ignore bien dans