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Page:Huard - Labrador et Anticosti, 1897.djvu/337

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CHAPITRE QUINZIÈME

Pointe-aux-Esquimaux (suite)


La grande chasse au loup marin. — Autrefois et aujourd’hui. — Voyage à la morue. — À bord des goélettes. — Le voyage au hareng. — Comment on s’empare d’un banc de harengs. — Le rêve d’un pêcheur novice. — La petite pêche locale. — Un beau soir, sur le rivage… Un peu de lyrisme. — Bénéfice annuel d’un pêcheur. — La chasse à la Pointe-aux-Esquimaux. — Agriculture — Les Seigneurs de Mingan. — Nous sommes « dégradés ». — La pêche du homard. — Histoire naturelle du homard. — Le bon vent qui s’en vient. — L’enfance d’une petite Montagnaise.


La morte saison n’est pas longue ici. Dès le mois de mars, il faut retourner travailler sur la mer. C’est par la chasse au loup marin que débute l’époque de l’activité.

Aux îles de la Madeleine on prend, me dit-on, le loup marin à la ligne, comme la morue. Mais ici c’est une véritable chasse qu’on lui fait.

Donc, vers la fin de mars ou dans les premiers jours d’avril, les goélettes — qu’il faut dégager de la glace qui les emprisonne en dedans des îles, où elles ont passé l’hiver — partent de la Pointe-aux-Esquimaux, ayant chacune un équipage de neuf à douze hommes, qui partageront entre eux le gain du voyage, le propriétaire du vaisseau gardant pour lui deux ou trois parts. Chaque homme s’est pourvu lui-même des provisions dont il aura besoin. Un voyage de cette sorte, à une telle saison, n’est pas absolument une partie de plaisir, surtout lorsque les goélettes sont retardées par les glaces, et n’arrivent qu’au mois de juin aux endroits de chasse dans le détroit de Belle-Isle, au lieu d’y arriver dans la première quinzaine de mai, ce qui est