nous empêche pas d’observer les différents points de la côte, et nos bons marins de la Sea Star ont soin de nous désigner les endroits de quelque intérêt.
Vis-à-vis l’Île Saint-Charles (11 milles de la Pointe-aux-Esquimaux), sur la côte, un chasseur nommé Girard, natif de la Malbaie (Gaspé), résida de 1857 à 1891. En cette dernière année, étant âgé de quatre-vingts ans, il prit sa retraite, et s’en retourna dans la Gaspésie. Betchewun[1], à 16 milles de la Pointe-aux-Esquimaux, fut habité dès 1858 par un Français, nommé de Laruelle. En 1864, il retourna en France, d’où il revint l’année suivante pour s’établir définitivement à la Pointe-aux-Esquimaux.[2] En 1871, Betchewun vit arriver toute la population de Kégashka (situé à l’est de Natashquan) qui émigrait en bloc ; en sorte que, vers 1880, il y avait là une trentaine de familles, grâce aussi à l’arrivée d’un certain nombre d’Acadiens des îles de la Madeleine et de Canadiens de la Côte. En 1886, la débandade commença : on s’en allait à Québec, à la Beauce, aux îles de la Madeleine, à la Gaspésie, à Goynish et ailleurs. À l’automne de 1889, il n’y restait plus qu’un habitant, qui lui-même abandonna alors la place et alla s’établir à la Pointe-aux-Esquimaux. Telle est, en résumé, l’histoire de la grandeur et de la décadence de Betchewun.
Il suffit de mentionner simplement l’Île Sainte-Geneviève (21 milles de la Pointe-aux-Esquimaux), où réside depuis 1888 un nommé Nickerson, venu de la Nouvelle-Écosse, et, environ 7 milles plus loin, la Rivière-à-la-Corneille, habitée depuis une vingtaine d’années par un nommé Dufour, de la Baie-Saint-Paul (Charlevoix). Il n’y a encore, que je sache, à l’une ou à l’autre de ces localités, ni tramway électrique, ni journaux à plusieurs éditions par jour.
Saint-François-Régis de Piastrebai[3] (32 milles de la Pointe--