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GENS ET CHOSES DU LABRADOR ORIENTAL

août et septembre, à une profondeur de quarante brasses parfois. Ce dernier détail indique assez combien la pêche est pénible en ces endroits. Mais aussi le poisson qu’elle donne est de grande taille et de qualité supérieure. C’est le capelan que l’on emploie sur cette côte comme bouette pour la pêche à la morue ; l’automne, on le remplace par les coques ou clams. Chaque pêcheur prépare lui-même, c’est-à-dire fait sécher la morue qu’il prend, et la vend aux traders, quelquefois aux grands établissements de pêche.

Car il y a, sur cette côte, plusieurs de ces maisons qui exploitent en grand les ressources de la mer. C’est ainsi qu’on trouve les établissements : Job, à l’île Verte et au Blanc-Sablon terre-neuvien ; Penny, sur l’île à Bois (vis-à-vis l’île Verte), et sur une île située dans l’entrée de la baie de Brador ; Whiteley, à la baie du Saumon et à Bonne-Espérance. Tous ces établissements appartiennent à des gens de Terre-Neuve. De plus, entre Lourdes et le Blanc-Sablon, il y a un raing[1] possédé par une maison jersiaise.

Et puis, on le sait déjà, un grand nombre de goélettes terre-neuviennes se rendent sur la côte, chaque été, pour pêcher la morue.

Comme on le voit, les gens du Labrador ne sont pas seuls à profiter des richesses qui sont à leurs portes.


* * *

Depuis quelques années, la pêche à la morue a pris de grands développements, dans le bas Labrador, grâce à l’usage des trap-nets que l’on y a introduits. J’ai déjà décrit cet engin de pêche, qui permet de prendre d’un seul coup des centaines de quintaux de morues. Un trap-net coûte environ $400, y compris les ancres et les bouées nécessaires. Il faut trois ou quatre

  1. Le raing est le nom que l’on donne, sur la Côte, aux établissements de pêche. À quelle langue ou dialecte appartient ce mot singulier ? Je n’ai pu le découvrir.