bien plus connu aux États-Unis, hélas ! que dans notre pays ; il possède bien l’anglais et plusieurs langues sauvages ; il est d’une adresse extraordinaire au tir ; télégraphiste, et photographe à ses heures, il sait même converser du bout des doigts avec les sourds-muets. Enfin j’ai su qu’il a des connaissances en médecine, ce qui, plus d’une fois, lui a permis « le rendre de grands services sur cette côte où il faut vivre et mourir sans pouvoir, à peu près jamais, faire appel à la Faculté.
M. N. A. COMEAU Né en 1848, aux Îlets-de-Jérémie, M. Comeau réside à Godbout
depuis l’année 1860. Il y fut le dernier agent du poste de la Compagnie de la
baie d’Hudson, lequel a cessé d’exister depuis 1880. Il est garde-pêche, sous commission du gouvernement d’Ottawa, pour la division, longue
de 75 milles, qui s’étend de Betsiamis jusqu’aux Jambons. Il tient aussi les bureaux
de poste et du télégraphe.
Il s’occupa autrefois exclusivement de la chasse, durant une quinzaine d’années. Ce fut le type du trappeur canadien. Il chassa principalement dans le territoire qui comprend le Saguenay et le Labrador, depuis le fleuve jusqu’à la hauteur des terres. En 1882-83, il accompagna le baron de la Grange dans une grande expédition de chasse au Nord-Ouest américain.
Une aventure extraordinaire, arrivée pendant cette campagne cynégétique, mit en lumière le courage et même l’audace du fameux trappeur. Il paraît, suivant ce qu’on raconte, qu’une nuit, deux sauvages qui faisaient partie de l’expédition, enle-