Tous les pêcheurs de Godbout travaillent chacun pour son compte, et vendent eux-mêmes à Québec le poisson qu’ils ont pris et préparé.
Pendant l’hiver, on fait la chasse aux phoques ou loups marins, à travers les glaces du grand fleuve, et aux animaux à fourrures dans l’intérieur des terres.
Il ne paraît pas que l’agriculture reçoive grande attention à Godbout. Cela, toutefois, n’est pas surprenant, quand on sait que certaines années les feuilles de la pomme de terre sont détruites par la gelée dans la première semaine de juillet !
La première chapelle que l’on construisit en ce poste était sur le bord de la rivière. Celle-ci ayant rongé les terrains de son voisinage, il a fallu, il y a une trentaine d’années, rebâtir la chapelle à quelque distance. Cette chapelle appartient aux sauvages. La population a toujours été trop peu considérable pour qu’un prêtre y résidât de façon permanente. La Mission est desservie par le missionnaire fixé à la Rivière-Pentecôte, dont la juridiction se termine ici du côté de l’ouest, Godbout étant situé à une cinquantaine de milles de la résidence du missionnaire. et les communications étant si difficiles, ces pauvres gens ne voient le prêtre que quatre fois par année.
Il n’y a de presbytère, sur la Côte Nord, que dans les Missions où réside le prêtre. À Godbout, nous recevons l’hospitalité de M. Nap.-Alexandre Comeau, chez qui l’on nous comble de mille prévenances trois jours durant. Nous y sommes absolument chez nous, tant M. et Mme Comeau s’ingénient à avoir pour nous les attentions les plus délicates.
Le nom de M. Comeau est bien connu, dans la Province, comme celui d’un chasseur émérite et du héros de plusieurs sauvetages.
M. Napoléon-Alexandre Comeau est l’un de nos compatriotes qui font le plus d’honneur à notre race. Il est intelligent, instruit, d’une grande bonté d’âme et d’une modestie parfaite. Durant ces trois jours, je n’ai pas cessé de découvrir en lui de nouvelles connaissances. Je vis d’abord que j’avais affaire à un naturaliste,